"Finalement, au bout d'un an et demi de combat, notre voix a été entendue", s'est félicité le président du Collectif, Paul Vieille, éleveur laitier à Mouchamps (Vendée) qui s'était opposé, sans succès, à l'abattage de son troupeau en juillet 2000. Selon l'arrêté publié mardi au Journal Officiel, il sera désormais procédé à un abattage par cohorte (partiel, ndlr) en cas de détection de nouveaux cas de "vache folle" dans des troupeaux en France. L'abattage par cohorte consiste à abattre, dans un troupeau où un cas d'ESB est découvert, les bovins nés douze mois avant et douze mois après le cas considéré, ainsi que sa descendance. Jusqu'à présent, quand un cas d'ESB est détecté dans un troupeau en France, tous les animaux étaient abattus, à l'exception de ceux nés après le 1er janvier 2002. Le collectif Vérité ESB, créé en décembre 2000, avait adressé un premier rapport, en juin 2001, au Premier ministre, Lionel Jospin, soutenant l'inutilité des mesures d'abattage systématique. Mais la demande était restée sans réponse. Le rédacteur de ce rapport, le professeur Jean-Louis Thillier, y expliquait déjà que le prion, l'agent pathogène de l'ESB, n'était ni un virus, ni une bactérie mais une "protéïne poison" qui ne se transmet que par voie alimentaire et exclusivement au cours des dix premiers mois de la vie de l'animal. C'est cet avis scientifique, largement partagé par la communauté scientifique mondiale, qui avait donné lieu à la mise en place de politiques d'abattage de "cohorte de naissance" au Portugal, en Italie, en Allemagne et au Pays-Bas. Le collectif Vérité ESB qui regroupe plusieurs centaines d'éleveurs envisage désormais d'engager des procédures en pénal. |